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Quand on étudie les anciens mythes grecs, on s'aperçoit que l'homosexualité est toujours liée à la pédagogie et à l'initiation (1). Dans de nombreux mythes, on voit un maître et un élève. Le maître est l'éraste, c'est-à-dire l'amant au sens actif du terme, et l'élève est l'éromène, au sens étymologique « celui qui est aimé » : il a donc un rôle sexuel passif.
Presque tous les mythes grecs se confondent à ce modèle, comme celui d'Apollon et Hyacinthe. Apollon aime Hyacinthe. Il l'aime activement. Il le voit, il l'emmène avec lui à la chasse et il lui apprend non seulement l'usage de l'arc et de la lance, mais aussi l'usage de la lyre, la poésie, la musique...
C'est donc le maître au sens total du terme.
Un jour, au cours d'une épreuve, Apollon apprend à Hyacinthe, son élève et amant, à lancer le disque. Mais le disque, en pierre, heurte la tête de Hyacinthe et le tue.
Dans certains textes le mythe s'arrête là, mais dans d'autres il y a une suite : Hyacinthe ressuscite et apparaît sous les traits d'un homme barbu, alors qu'avant il était parfaitement imberbe.
Le sens est clair : Apollon a tué un tout jeune homme, au statut inférieur, passif, égal à celui d'une femme, et l'a ressuscité en un citoyen adulte et barbu. A Sparte, car le mythe est spartiate, les guerriers sont toujours barbus. Voilà un exemple typique de mythe initiatique, avec un aspect affectif et sexuel tout à fait clair, c'est le maître qui a permis à son élève de devenir un homme à son image, égal à lui-même.
(1) cf. Bernard Sergent, Homosexualité et initiation chez les peuples indo-européens, Editions Payot, 1996, ISBN : 2228890529
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